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Les modes et les nécessités d’adaptabilité aux modèles économiques des sociétés ont fait évoluer également les approches méthodologiques de valorisation. 

Si l’approche patrimoniale était prédominante depuis la Révolution Industrielle jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle a cédé progressivement le pas aux approches de valorisation par les flux et par les transactions comparables. 

Le choix d’une approche méthodologique s’effectue à partir de la compréhension préalable du secteur d’activité de l’entreprise, de l’appréhension de son modèle d’affaires, de ses forces et de ses faiblesses, de ce qui la différencie fondamentalement de ses concurrents et challengers, de la poursuite ou non de son exploitation, de sa situation par rapport à son cycle de vie et de maturité, de ses perspectives à plus ou moins long terme, de l’existence ou de l’absence de transactions avérées sur son marché de référence, de sa détention ou non d’actifs réalisables sur le marché (tel un patrimoine immobilier le cas échéant cessible).

Méthode n°1 : évaluation patrimoniale

L’évaluation patrimoniale procède généralement de l’actif net réévalué de la société. 

Cette approche méthodologique concerne essentiellement les sociétés foncières disposant d’un patrimoine foncier, immobilier dont il s’agit d’actualiser la valeur, les sociétés holding détenant des droits sociaux au sein d’autres entreprises, et enfin les sociétés dites capitalistiques détenant une proportion importante d’actifs matériels nécessaires à leur activité (machines, matériel, parc d’avions, etc.). 

Selon cette première approche méthodologique, les actifs enregistrés en valeur comptable (le parc immobilier, les titres de participation détenus, le parc de machines) font l’objet d’une actualisation de valeur. Cette opération est intitulée « réévaluation ». 

Sur le plan des documents comptables pris en considération, le bilan est privilégié au compte de résultat. 

Cette approche dite patrimoniale présente ainsi l’inconvénient de ne pas mettre en perspective les possibilités de croissance, de résultats et les marges générés, la rentabilité économique et financière de l’entreprise. Il est en effet considéré que la valeur de l’entreprise résulte de ce qu’elle possède, ni plus ni moins.

Méthode n°2 : évaluation par l’actualisation

L’évaluation par l’actualisation des flux de trésorerie consiste à considérer que la valeur de la société est constituée par ce qu’elle est susceptible de rapporter dans le futur

Cette méthodologie repose sur le principe suivant : un actif vaut ce qu’il rapporte en termes de trésorerie. 

Il s’agit alors – à la condition de disposer d’un plan d’affaires prévisionnel « fiable » et éprouvé de procéder à l’actualisation des flux de trésorerie futurs générés par l’activité opérationnelle de la société. 

Cette approche méthodologique nécessite également de considérer un taux d’actualisation des flux – il s’agit généralement du coût moyen pondéré du capital – un taux de croissance qui peut être obtenu en fonction de l’analyse économique et stratégique préalable du secteur d’activité, de la société et du diagnostic financier : différentes hypothèses de croissance peuvent également être posées qui peuvent suivre l’évolution du PIB. La valeur de l’entreprise résulte d’une vision économique de celle-ci et de sa capacité future à générer ou non des flux de trésorerie, des résultats et donc de la « valeur ». 

Méthode n°3 : méthode des transactions comparables

La troisième approche concerne les transactions comparables. 

Il est alors considéré que la valeur de l’entreprise est comparable à des sociétés situées dans le même secteur d’activité, ayant une taille identique sur une même zone de chalandise. 

En cas de transactions récemment intervenues et portant sur un pourcentage important du capital social, il pourra être envisagé de considérer que la valeur de l’entreprise est celle qui a fait l’objet de la transaction. 

En cas de transactions référencées de gré à gré – il faut pour cela naturellement disposer d’une base de données – portant sur des sociétés en tous points comparables, un multiple de résultat d’exploitation (REX) ou d’excédent brut d’exploitation (EBE) pourra être considéré afin de proposer une valeur de l’entreprise. 

En cas de valorisation boursière de sociétés comparables, il pourra également être considéré un multiple de résultat d’exploitation, d’excédent brut d’exploitation afin de déterminer, après application d’une décote de taille et d’absence de liquidité des titres sur le marché de gré à gré de l’entreprise à valoriser financièrement, une valeur de la société. 

Méthode n°4 : évaluation par valorisation financière

La quatrième approche de valorisation financière procède de méthodes probabilistes. 

Le principe est le suivant : une entreprise vaut ce que peuvent rapporter ses projets et lui éviter de faire perdre ses projets. Nous sommes donc en présence d’aléas, d’opportunités, de risques et la question est posée de savoir comment quantifier ces phénomènes aléatoires. 

La réponse est apportée par la méthode des options réelles. Une « option » se définit en tant que droit – et non pas en tant qu’obligation – d’exercer ou non une possibilité. 

La valeur de l’option est donnée par la formule de Black and Scholes et cette méthodologie peut s’appliquer à la valorisation financière des sociétés dont le modèle économique procède par projets : ces sociétés sont en effet considérées en tant que portefeuilles d’options plus ou moins risquées qu’il s’agit de valoriser financièrement.

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Publié le 13 Oct 2023